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Journal d'un électeur lyonnais désabusé
12 juin 2007

Voter ? Mais pour qui ?

Rhône, troisième circonscription. J'ai voté Azouz Begag au premier tour. Il ne sera pas présent au second tour. Je vais donc avoir le choix entre un UMP (M.  Jean-Michel  DUBERNARD) et un PS (M.  Jean-Louis  TOURAINE) dimanche prochain.

Que faire ?

Dubernard et Touraine, deux toubibs de haut niveau.

Dubernard, c'est le député UMP sortant. N'ayant pas eu spécialement l'impression que la majorité UMP de ces cinq dernières années ait été particulièrement profitable aux citoyens de notre pays, il n'y a aucune chance que je vote pour lui.

Touraine ? C'est aussi un médecin.

On a le choix entre un médecin et un chirurgien. Bizarre, chez nous il n'y a pas d'avocats de magistrats ou autres juristes. Médecins ou juristes, sont en général les alternatives proposées aux élections dans notre pays.

Partout en Gaule il y a deux classes d’hommes qui comptent et sont considérés. Quant aux gens du peuple, ils ne sont guère traités autrement que des esclaves, ne pouvant se permettre aucune initiative, n’étant consultés sur rien. La plupart, quand ils se voient accablés de dettes, ou écrasés par l’impôt, ou en butte aux vexations de plus puissants qu’eux, se donnent à des nobles ; ceux-ci ont sur eux tous les droits qu’ont les maîtres sur leurs esclaves. Pour en revenir aux deux classes dont nous parlions, l’une est celle des druides, l’autre celle des chevaliers.
Jules César, La Guerre des Gaules, 53 av. J.-C.

Ça doit être cela ce qu'on appelle l'«identité nationale»...

J'apprends ce matin dans 20 minutes qu'Azouz BEGAG a appelé à voter PS au second tour. Bon, ben sur le principe je n'aurais rien contre, mais n'étaient-ce pas les dirigeants du PS qui décrétaient ces derniers jours que les électeurs du MoDem étaient des électeurs de droite, et que donc le PS n'avait rien à voir avec eux ?

Cela m'a rappelé le référendum sur le traité constitutionnel européen. Le lendemain du « Non », Serge July avait cru bon de me traiter, moi et tous les citoyens ayant voté contre le TCE, de xénophobes et de masochistes. Étrangement il devait être sincère en parlant de masochistes, puisqu'il a semblé être supris que nous cessions d'acheter son journal...

Donc, dans le même comportement suicidaire, les dirigeants socialistes ont cru bon lors des campagnes présidentielles et législatives, de me traiter, moi et les autres électeurs du MoDem d'«électeurs de droite» avec qui le PS n'aurait donc rien à faire.

Et maintenant on me demande de voter pour le PS ?

Bon, regardons d'un peu plus près alors. Si les appareils du partis me déplaisent, peut-être au moins que la personne me plaira. Je jette un oeil à la bio de Jean-Louis  TOURAINE :

Premier Adjoint de Gerard Collomb, le Maire de Lyon, chargé des déplacements, de la tranquillité publique et de la décentralisation, et vice-président de la communauté urbaine, chargé des déplacements urbains et des grandes infrastructures routières.

Là, ceux qui n'ont pas éclaté de rire, ils ne sont pas lyonnais... Associer, les mots déplacements, tranquilité et infrastructures routières, ici c'est du plus haut effet comique. En terme d'infrastructures routières, l'agglomération de Lyon possède en effet plusieurs marques de fabrique qui lui sont spécifiques. Tout d'abord, la grande doctrine ici c'est de mettre les panneaux indicateurs après le carrefour. Genre « ah ben tiens, c'était là que j'aurais dû tourner ! » Ensuite, en ce qui concerne cette fois la signalisation horizontale, vous avez des flèches sur le sol qui indiquent la file qui va tout droit, celle pour tourner à gauche, etc. Et bien à Lyon il n'y a bien souvent qu'une flèche. Juste devant la ligne matérialisant l'endroit où il faut s'arrêter au feu ou au stop. Cela signifie donc que lorsque vous arrivez au feu, s'il y a déjà une voiture arrêtée, et bien le marquage au sol est caché par ladite voiture. C'est lorsque le feu passe au vert et que la voiture devant vous démarre que vous vous dites « ah ben tiens, c'est sur l'autre file que j'aurais dû être !». Exemple typique : Intersection entre l'av. Jean Jaurès et la Gde rue de la Guillotière. Et puis vous avez également la combinaison entre la signalisation horizontale et verticale. Imaginez : vous êtes sur le pont de l'Université, vous cherchez l'autoroute pour aller à Paris. Au bout du pont il y a un carrefour avec des feux tricolores: tout droit, à droite ou à gauche. Vous roulez sur le pont, vous cherchez votre direction. Comme vous commencez à vous habituer aux pièges de la circulation lyonnaise, vous avez le réflexe de regarder loin devant vous, après le carrefour (et oui, les panneaux indicateurs sont toujours après le carrefour). Coup de chance il n'y a pas devant vous de bus, de camion, de camionnette ou autre 4x4, donc vous distinguez effectivement qu'à la sortie du carrefour, tout là-bàs après le pont, il y a bien des panneaux indicateurs. Vous êtes content de votre coup, vous commencez à vous adapter à l'environnement hostile de la voirie lyonnaise, en effet ayant une excellente vue à 12 dixièmes, vous veniez à peine de franchir la moitié du pont lorsque vous avez décrypté le panneau indicateur signalant que pour l'autoroute A6 il vous faudra tourner à gauche.

Trop tard.

Les différentes files de circulation sont désormais matérialisées par des bandes blanches. Vous avez donc le choix entre vous perdre dans la presqu'île, ou bien passer en correctionnelle pour franchissement de la ligne continue.

On gardera un silence pudique sur tous ces feux tricolores qui, par soucis d'économie, ne possèdent pas un second feu à hauteur d'homme et dont le feu en hauteur est masqué par des arbres non élagués, ou autres éclairages urbains...

Non, dans la zone urbaine de Lyon les déplacements sur les infrastructures routières ne relèvent pas de la tranquilité, mais de la partie de Donjons&Dragons ou de super-mario.

Bon, dimanche prochain, je vais faire mon devoir de citoyen : l'enveloppe que je vais glisser dans l'urne sera vide.

Voyez-vous Monsieur Hollande, vous me dites que je n'ai rien à voir avec le PS.

Et bien nous sommes à égalité. Parce que je pense que vous-même et les candidats que vous nous présentez n'ont rien à voir avec la gauche. Je vais donc vous laisser entre médecins, avocats, énarques et autres diplômés de science-Po, à discuter entre vous de vos soucis avec l'ISF...

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